En général, lorsqu’il est question de comptage de personnes, on ne conçoit pas l’utilisation de cette technologie en dehors du cadre d’un commerce de détail. Habituellement, le comptage de personnes est utilisé par les détaillants et les centres commerciaux pour analyser l’affluence de visiteurs, le taux de transformation et la fréquentation des différentes zones. Toutefois, cette technologie est également employée dans divers lieux culturels et de divertissement qui ne font pas partie de la catégorie des
« détaillants » au sens classique, tels que les musées, les bibliothèques et les casinos. Pourquoi ces lieux comptent-ils les visiteurs et comment la technologie de réidentification permet-elle d’améliorer la qualité des informations dont ils disposent déjà ?

La technologie de réidentification, (Re-ID) fait appel à l’intelligence artificielle pour attribuer, de manière anonyme, un numéro d’identification unique à chaque personne présente dans un lieu donné. Elle analyse une série de caractéristiques distinctives, notamment la tenue, les motifs, les couleurs, les accessoires et les logos vestimentaires. Cela permet à différents capteurs connectés d’un bâtiment de reconnaître une personne sans utiliser d’informations d’identification personnelle (PII) telles que la reconnaissance faciale.

En l’absence de méthode de comptage, les lieux culturels et de divertissement n’auraient sans doute aucun moyen de connaître leurs visiteurs. Si l’entrée de certains lieux, comme les musées, est conditionnée par l’émission d’un ticket, ce n’est pas une règle universelle. Le nombre de visiteurs est souvent lié à l’obtention d’un financement public ou, dans le cas des casinos, à l’obligation de surveillance de la fréquentation imposée par les commissions de régulation des jeux.

Bien entendu, le comptage de personnes simple a également d’autres usages dans ces lieux. Les musées et les attractions touristiques abritent généralement des boutiques de souvenirs. Les données de fréquentation permettent alors de mesurer le taux de transformation et la gestion des effectifs (les indicateurs de performance clés standard dans le commerce de détail). Une fois cette étape franchie, quelle est la suite ? Comment la technologie Re-ID permet-elle d’aller plus loin que les indicateurs standard et de générer d’autres informations pour ces types de lieux ?

Les lieux culturels et de divertissement occupent généralement de grandes superficies. Pensez aux différentes galeries et salles d’exposition d’un musée, ou encore aux nombreux étages d’une grande bibliothèque. Une fois que les visiteurs ont franchi la porte d’entrée, comment ces lieux déterminent-ils où ils passent leur temps ? Quels sont les étages les plus fréquentés ? Combien de temps les visiteurs passent-ils en général dans les différentes sections ?

Jusqu’à présent, les technologies Wi-Fi combinées aux systèmes classiques de comptage de personnes apportaient une réponse partielle à ces enjeux. Des capteurs peuvent être installés aux entrées des étages ou des salles pour comptabiliser les visiteurs par zone, tandis que le Wi-Fi permet d’estimer la durée de présence. Toutefois, cette approche présente plusieurs limites : une personne qui revient plusieurs fois dans une même zone sera comptée à chaque passage, faussant ainsi les données de fréquentation. De plus, les balises Wi-Fi ne captent qu’un échantillon restreint d’appareils, et il faudrait en déployer un grand nombre pour couvrir efficacement de vastes espaces.

La technologie de réidentification permet de surmonter ces limites. En s’appuyant sur l’analyse croisée de plusieurs caméras connectées, elle identifie de manière anonyme chaque individu et assure qu’une personne temporairement hors champ ne sera pas comptée plusieurs fois. Ainsi, un visiteur qui revient plusieurs fois dans une galerie ou une exposition est reconnu comme étant le même, évitant les doublons dans les données de fréquentation. Cette technologie permet également d’identifier les zones les plus fréquentées d’un espace sans nécessiter une couverture dense en caméras. Elle peut même être utilisée en extérieur, offrant une solution efficace pour les lieux qui peinaient jusqu’ici à mesurer l’usage de leurs espaces extérieurs.

La technologie Re-ID peut servir à mesurer le succès d’événements ou de campagnes. En identifiant les personnes en continu et de manière anonyme, la technologie Re-ID surveille le temps de présence des visiteurs, permettant à des lieux tel que les musées de connaître le temps que passent les personnes dans des galeries ou des salles d’exposition particulières. Ils peuvent ensuite mieux évaluer si certains espaces sont plus attractifs que d’autres.

Par exemple, la technologie Re-ID est capable de démontrer si le lancement d’une nouvelle exposition dans un musée ou l’accueil d’un événement dans une bibliothèque entraîne une modification importante des schémas de fréquentation ou des temps de présence dans ces lieux. Elle permet également de mieux comprendre s’il serait opportun de déménager des expositions spécifiques à un endroit plus favorable et de fournir des informations sur l’optimisation des rotations d’expositions. La nouvelle exposition a-t-elle augmenté la fréquentation ? Le temps de présence à tel événement a-t-il été supérieur ou inférieur à celui d’autres événements ? Les visiteurs se sont-ils uniquement rendus à une exposition ou une galerie, ou ont-ils fréquenté d’autres zones du musée ? Dans les bibliothèques, les usagers se contentent-ils d’emprunter un livre et de ressortir immédiatement après ou passent-ils du temps à étudier ou à flâner dans les rayons ? La technologie de réidentification peut vous aider à répondre à ces questions.

En plus de suivre le nombre de visiteurs et d’identifier les endroits fréquentés, la technologie Re-ID vous renseigne également sur qui sont les visiteurs en générant des données démographiques. Imaginons qu’une bibliothèque ou un musée souhaite cibler une tranche d’âge donnée, la fonction d’analyse démographique permet de savoir si la campagne a été concluante ou pas.

Cette technologie permet par ailleurs de fournir des données d’occupation en temps réel, renseignant ainsi les lieux culturels sur le nombre de personnes présentes à un endroit particulier, à un instant T. Cela présente deux avantages : garantir que les limites de capacité ne sont pas dépassées et veiller à ce qu’aucune zone ne concentre trop de personnes.

La technologie de réidentification permet aux lieux culturels et de divertissement de comprendre leurs chiffres de fréquentation comme jamais auparavant. Être en mesure de connaître l’utilisation des zones, les points sensibles et le temps de présence des visiteurs en différents endroits peut représenter un immense atout. La technologie de réidentification permet non seulement à ces lieux d’optimiser leur méthode de comptage des visiteurs, mais aussi de prendre des décisions basées sur des données réelles.

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